Manifestation littéraire internationale devenue, au cœur de Nancy, un rendez-vous annuel attendu, Livres d’Ailleurs élargit les horizons littéraires et familiarise le public avec d’autres imaginaires. Le festival alterne chaque année une édition dédiée à l’Afrique et une édition dédiée à l’Orient.
Bienvenue au festival
« Seul le langage insuffisant oppose les hommes les uns aux autres. »
Antoine de Saint-Exupéry
Le festival Livres d’Ailleurs souffle sa troisième bougie et confirme son ambition de faire vivre la bibliodiversité. Avec une double mission : faire connaître des plumes méconnues dans notre région et enrichir nos univers.
Nous nous réjouissons de collaborer à nouveau et de façon renforcée avec les établissements scolaires et universitaires, les médiathèques et les Maisons de jeunes et de la culture de la région, avec les établissements pénitentiaires et en tout lieu où le dialogue interculturel trouve à s’épanouir.
Ken Bugul, éminente femme de lettres et d’engagement, a bien voulu accepter la présidence de cette édition Afrique : nous en sommes particulièrement honorés.
Plus d’une trentaine d’auteur.e.s nous font l’honneur de venir, parfois de très loin, partager avec nous leurs œuvres, leurs imaginaires et dialoguer avec le public. Cette coalition bienveillante est d’abord le fruit de l’engagement de nos conseillères littéraires. Chaque année, elles ont ce talent de déceler, en chaque ouvrage sélectionné, la part d’universel et d’intime. Puis d’y percevoir cet instant évanescent qui crée le lien avec des lecteurs de tout âge et de toutes conditions.
Notre gratitude va aussi aux adhérents de Diwan en Lorraine, à nos bénévoles et stagiaires, à nos partenaires institutionnels et privés, autant de soutiens précieux sans lesquels cette manifestation essentielle serait impossible.
Nous saluons également la mémoire de nos amies Élise Fischer et Solange Ducamin, récemment disparues. Leur sourire, leur engagement rayonnant ont illuminé nos premières éditions. Nous leur dédions celle-ci.
Bon festival à toutes et à tous, au plaisir de vous accueillir nombreux à ce moment de partage et d’enrichissement mutuel
du 12 au 14 avril 2024 au Palais du Gouvernement à Nancy
Dans le décor de l’exposition « Portraits d’Afrique » du peintre, affichiste et designer algérien, Mustapha Boutadjine.
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude envers le Festival Livres d’Ailleurs de Nancy pour l’honneur considérable qui m’est fait de présider la présente édition. L’ailleurs fait partie du passé et il trace le futur pour représenter le présent. L’ailleurs est le processus spatio-temporel qui balise la vie qui vient d’un ailleurs, traverse des ailleurs, et finit vers un ailleurs. Il en est ainsi pour la littérature qui est le creuset des ailleurs à travers la migration de l’imagination et des imaginaires.
Dans le livre se trouve l’ailleurs qu’on imagine, fantasme, et qu’on croit inaccessible. Pourtant l’ailleurs est si proche, mais la peur de la différence bloque nos élans. L’ailleurs est l’interdit qui bouscule, ébranle des certitudes et des convictions, arrache des zones de confort. Le livre fait voyager, traverser les frontières, briser les barrières entravant la découverte, le croisement et la confrontation des imaginaires d’ici et d’ailleurs. Dans un monde de repli sur soi, de construction de murs de plus en plus hauts, de montée du nationalisme et d’indifférence, la connaissance de l’ailleurs peut changer les perspectives. Dans Le Destin, le film de Youssef Chahine, Averroès dit : « Le pays où l’on acquiert de la connaissance est une patrie. » Le livre est un pays en soi et il peut desserrer l’étau des certitudes réductrices. Laissons les imaginaires défoncer les murs et les barbelés de l’indifférence et de l’ignorance. « Lis », a été la première injonction du Créateur des univers pluriels. C’est ce que le Festival Livres d’Ailleurs propose afin que les portes et les fenêtres du cœur s’ouvrent vers l’Autre qui n’est que soi-même.
Pour cette troisième édition de Livres d’ailleurs, la seconde consacrée au continent africain, nous plaidons pour ce qui fait l’humanité : la sagesse, les possibles et la pensée en mouvement.
Les autrices et auteurs qui ont répondu à notre invitation, venus de vingt pays – certain.es nous honorent pour la seconde fois de leur visite – regardent en face leurs contextes, porteurs de défis souvent complexes, et ouvrent pour nous des horizons de respect, de spiritualité et de dignité. La beauté, l’humour, l’émotion, le savoir, l’histoire, le rêve, le mystère et le doute sont leurs armes pour combattre l’intolérance et les ordres injustes.
Livres d’ailleurs célèbre leurs talents dans toutes leurs langues et dans toutes leurs formes d’expression et se réjouit de les suivre dans les identités multiples qu’ils déploient, dans la magie de leur verbe et la force de leurs convictions. Des Comores au Mozambique, du Gabon au Zimbabwé, du Maroc au Rwanda, du Tchad aux deux Congo, leurs œuvres se répondent en écho. Elles ne manqueront pas d’entrer en résonance avec celles qui tissent les imaginaires des lectrices et lecteurs de Lorraine.
Nous sommes heureux de ce dialogue qui s’ouvre par-delà les frontières, de ces ancrages multiples rendus possibles par les valeurs et la dynamique de ce festival.
Livres d’Ailleurs est porté par l’association DIWAN en Lorraine, en partenariat avec l’Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants (collectif de 750 maisons d’édition dans 55 pays), les libraires de Nancy, la médiathèque Jules Verne de Vandœuvre-lès-Nancy et la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) Lillebonne à Nancy. Cette proposition bénéficie du soutien actif de la ville de Nancy, de la Métropole du Grand Nancy, du Département de Meurthe-et-Moselle et de la Région Grand Est.
Kenza Sefrioui est journaliste culturelle, critique littéraire et éditrice. Elle a tenu la rubrique littéraire au Journal hebdomadaire de 2005 à 2010 et collabore à Tel Quel et www.economia.ma. Sa thèse de doctorat en littérature comparée à l’Université Paris IV-Sorbonne porte sur la revue Souffles (1966-1973), espoirs de révolution culturelle au Maroc (Éditions du Sirocco, prix Grand Atlas 2013). Elle a également codirigé Casablanca œuvre ouverte – réédition augmentée de Casablanca, fragments d’imaginaire – avec un deuxième tome, Casablanca poème urbain sur les écritures contemporaines à Casablanca (Le Fennec, 2013). Cofondatrice des éditions En toutes lettres et activiste culturelle, elle est l’auteure d’une enquête sur le livre au Maroc : Le livre à l’épreuve, les failles de la chaîne au Maroc (En toutes lettres, 2017).
Elisabeth Daldoul a grandi à Dakar, avant de suivre des études d’audiovisuel à Paris. Après avoir été journaliste-reporter pour Radio-France Internationale, elle s’installe à Tunis. Elle y sera successivement libraire et enseignante. En 2005, elle fonde Elyzad, maison d’édition spécialisée dans la littérature de fiction, avec des textes qui vont de la Mauritanie à la Palestine et traversent la Méditerranée « pour faire dialoguer les imaginaires ». Plusieurs ouvrages du catalogue Elyzad ont été couronnés de prix littéraires en Tunisie, en France, en Italie et en Inde. Parmi eux, le Goncourt du Premier Roman 2021 attribué à Que sur toi se lamente le Tigre de la Française Emilienne Malfatto. Ou encore le Prix des Cinq Continents de la francophonie, remis au Tunisien Yamen Manai pour son roman L’amas ardent. Le prix Alioune Diop de l’édition africaine a été décerné aux éditions Elyzad.
Éditrice et enseignante au département d’Études Moyens-Orientales de l’université Aix-Marseille, Mathilde Chèvre est conseillère littérature jeunesse pour Livres d’Ailleurs. Elle écrit et illustre des livres pour la jeunesse. En 2001, elle fonde l’édition Le Port à Jauni à Marseille.. Après un Master à Beyrouth sur le renouveau de l’édition jeunesse, elle décide de publier des albums et de la poésie en français et en arabe. Les deux langues se lisant dans des sens différents, elle fait de ses livres des palindromes, des “voyages” qui se tournent et se retournent. Elle publie en 2015 sa thèse Le Poussin n’est pas un chien, quarante ans de création arabe en littérature pour la jeunesse, reflet et projet de société (Egypte, Syrie, Liban) mêlant histoire et édition jeunesse arabe.
Diwan en Lorraine, association culturelle, laïque et apolitique, crée des espaces culturels en Lorraine favorisant une meilleure connaissance des civilisations arabo-musulmane et africaines, et leur interaction avec les autres. Diwan en Lorraine agit en partenariat avec les structures associatives et institutionnelles, le monde de l’éducation et de l’entreprise. Exemples d’interventions : salons et espaces littéraires, rencontres scolaires et universitaires, soutien aux initiatives de promotion de la lecture, conférences, séminaires, expositions thématiques, spectacles de musique et de danse, projections cinématographiques.
