Walid Taher
Walid Taher est né au Caire en 1969. Formé aux Beaux-arts du Caire, il s’adonne dans un premier temps à la caricature de presse et à la satire politique. Aujourd’hui, il est à la fois peintre, illustrateur, caricaturiste et fait partie de l’avant-garde de la création arabe en littérature pour la jeunesse. Il a été pendant quinze années directeur artistique de la grande maison d’édition égyptienne Shorouk. De 2016 à 2020, Walid Taher a rejoint l’équipe des éditions Le port a jauni et il a réalisé une résidence artistique prolongée à Marseille. Depuis le printemps 2020, il vit au Caire où il travaille essentiellement en tant qu’artiste peintre.
Les montagnes
Le Port a jauni (France), recueil de poésie (à partir de 6 ans), 2024
Walid Taher est un enfant du Nil et ne connaît que très peu les montagnes. Celles qu’il nous décrit dans ce recueil sont le fruit de son imagination et ne se trouvent jamais très loin de l’eau. Elles sont papillon, jeune mariée, port d’attache pour les marins, très hautes ou encore mystérieuses et même gourmandes. L’illustration joue des formes, des couleurs et des matières avec brio ; voici des montagnes drapées de couleurs fluorescentes chatoyantes dont les formes rappellent aussi parfois les pyramides d’Égypte. Dans ces illustrations, Walid mêle plusieurs techniques : le dessin, au stylo, au feutre ou à la plume, marié à de beaux aplats acryliques. Le résultat est éblouissant.
Du point de vue de l’écriture, dans sa manière d’évoquer le monde et la puissance des éléments et de parler de l’homme comme l’un d’entre eux mais aussi dans sa façon d’y allier les contes et les légendes, Walid convoque la poésie arabe du désert.
Tant de temps
Le Port a jauni (France), recueil de poésie (à partir de 12 ans), 2025
Comment dire et représenter le temps, comment le traduire aussi ? Dans ce recueil, Bernard Friot explore les temps multiples et les chemins de vie en jouant sur les homonymes « Tant » et « temps ». Le rythme proposé vient rencontrer celui de Walid Taher qui a rempli de manière compulsive des carnets entiers de dessins sur la fugacité de l’instant, les visages, les horloges, les bateaux, les passants, les chiffres, etc.
Dans un troisième moment, il y a celui de la traduction par Golan Haji qui a joué sur les différentes manières de dire le temps en arabe pour rendre compte du jeu de mot d’origine.
Ces temporalités différentes frayent leur chemin dans ce recueil que l’on savoure en prenant son temps… ou pas.
