Ananda DEVI
Ananda Devi est la grande dame des lettres de l’océan Indien.
Elle est née à l’île Maurice en 1957 dans une famille d’origine indienne et a commencé très jeune à écrire. Après sa thèse en anthropologie sociale obtenue à la School of Oriental and African Studies de Londres, elle se tourne vers l’écriture – des romans, de la poésie et des nouvelles. Elle écrit en français, en créole et en anglais.
Son œuvre, riche d’une trentaine de livres, a d’abord été publiée en Afrique puis en France. Elle rompt avec la vision touristique de l’île Maurice et est attentive aux violences de genre et de classes. Elle s’insurge contre toutes les formes d’exclusion et de cloisonnement et invite à reconnaître l’altérité.
Elle a été couronnée de nombreux prix :
● Prix des cinq continents de la francophonie et Prix RFO pour Ève de ses décombres
(Gallimard, 2006)
● Prix Louis-Guilloux pour Le sari vert (Gallimard, 2009)
● Prix du rayonnement de la langue et de la littérature française de l’Académie
Française.
● Prix Femina des lycéens 2021 et Grand prix du roman métis 2022 pour Le rire des
déesses (Grasset, 2021)
● Prix de la langue française 2023 pour l’ensemble de son œuvre
● Prix Neustadt 2024 (USA) pour l’ensemble de son œuvre.
La nuit s’ajoute à la nuit
Stock (France), collection « Une nuit au musée », récit, français, 2024, 304 p., 19,90 €
Invitée à écrire pour la collection « Une nuit au musée », Ananda Devi passe la nuit à la prison lyonnaise de Montluc, où ont été enfermés des résistants, les combattants algériens de l’indépendance, des faiseuses d’ange… Dans ce lieu marqué par une mémoire sombre, elle cherche les lueurs de ce qui reste de dignité. Un très beau dialogue avec les ombres.
« De quelle obscure impulsion ce texte, qui m’a hantée pendant de longs mois, s’est-il nourri ? Tout ce que je sais, c’est que j’ai été emportée, engloutie par le siècle d’histoire qui a traversé cette prison de Lyon, la prison de Montluc. Jean Moulin, Raymond Samuel, dit Aubrac, René Leynaud, André Devigny, les enfants d’Izieu y ont tous été emprisonnés. Puis de nombreux condamnés à mort algériens. Klaus Barbie, lui, y est incarcéré avant son procès en 1983. Ce n’est qu’en 2009 que l’aile des femmes, la dernière en activité, est définitivement fermée, en même temps que la prison. Toute la complexité de l’histoire semble s’être concentrée en un seul point, mais ses tentacules s’étendent bien plus loin. J’ai essayé de les suivre, de les démêler. De les pénétrer au cours d’une nuit blanche où je pensais aller à la rencontre des esprits de tant de résistants, et où j’ai fini par me rendre compte que le fantôme, en ces lieux, c’était moi. »
MÉDIA
La Grande Librairie https://www.youtube.com/watch?v=lDzqidBy-fU
Librairie Mollat https://www.youtube.com/watch?v=WAecCbHQikI
